mercredi 4 juillet 2018

Pueblo de Taos

Si j'ai  voulu faire ce séjour à Santa Fé, c'était en grande partie parce que je souhaitais absolument aller visiter Taos et son village Pueblo, dont j'avais vu des photos il y a quelques mois. Mais je n'avais pas compris qu'il était si éloigné de Santa Fé : 70 miles, soit 112 kms et j'ai même pensé que je ne pourrai jamais faire l'aller-retour dans la journée. C'était sans compter sur le formidable système de transport du Nouveau Mexique : il existe un minibus qui fait la navette 2 fois par jour, et il est gratuit. Bien sûr,  il ne faut pas louper le bus du retour qui part assez tôt dans l'après-midi, mais finalement le pueblo n'est pas immense, et j'ai eu tout le temps nécessaire pour le visiter,  surtout qu'à cette heure ci le soleil plombe méchamment.

Distributeur de journaux à l'arrêt de bus
Vue depuis le car
Situé dans une réserve indienne, le pueblo est un ensemble d'habitations entièrement construites en adobe, à étage et en terrasses, daté d'environ 1000 ans. Il a en effet été habité en permanence depuis sa création, et c’est le plus grand qui existe encore.
Les maisons, transmises de génération en génération, sont entretenues avec un nouvel enduit de boue chaque année par leur propriétaire.

Cimetière et vestige de l'ancienne église 
Ce village est classé site historique mondial par les Nations Unies depuis 1992. Il est gouverné par son conseil tribal indépendant et autonome, son Gouverneur et son Chef de guerre. Il possède le statut de "nation à souveraineté limitée à l'intérieur des frontières des USA".
Dans le principe, et selon la loi du gouvernement tribal, il n'y a ni eau courante ni électricité dans l'ancien pueblo, celui que l'on visite, c'est pourquoi seulement 150 personnes seulement y vivent, les autres  (2000 en tout) ont des maisons en adobe aussi, mais plus modernes dans la réserve qu'on ne visite pas.

Détails d'un mur en adobe


Le site est entièrement géré par les Indiens, et on y voit surtout ... des boutiques. Très logiquement, les Indiens profitent du passage des touristes pour vendre leur artisanat.
 
 
Église actuelle San Geronimo
Le ruisseau Red Willow sépare les habitations Nord de celles du Sud, et alimente en eau la communauté.
On y trouve aussi le cimetière et les ruines de l'ancienne église construite en 1619, par le travail forcé des indiens. Elle a été détruite 2 fois: en 1680 pendant la révolte des Pueblos et en 1847 pendant la révolte de Taos. Le catholicisme a été introduit de force en 1540 lors de l'expédition de Coronaro (conquistador espagnol). Actuellement, c'est  toujours la religion pratiquée par l'ensemble de la communauté, et les offices ont lieu dans l’église actuelle San Geronimo, construite en 1850.
Plusieurs fêtes ont lieu dans le Pueblo chaque année, auxquelles on peut assister (sans prendre de photos), et je regrette bien de rater le Pow-Wow annuel du 2eme week end de juillet.
 

Horno, le four traditionnel, comme il en existe devant de nombreuses maisons
"Fry bread", spécialité pueblo
... ainsi que le café glacé fait avec des pignons au lieu de grains de café

Voiture officielle du "Chef de guerre"
Sur le chemin du retour, je m'aperçois que la rivière que nous longeons n'est autre que ... le Rio Grande ! Et vraiment, ça me conforte l'impression, quand je suis aux États Unis, d'être toujours dans un film, ou un livre, ou une BD...


Rafting sur le Rio Grande